Les accidents impliquant des piétons et des cyclistes ont été considérablement réduits chez RATP Dev London grâce à un programme pilote de formation à la sécurité destiné aux conducteurs de 3 garages.

Ce programme de six mois a été développé dans le cadre d’une demande de financement au Bus Safety Innovation Fund, le fonds d’innovation pour la sécurité des transports en bus de Transport for London (TfL). « Notre équipe Sécurité a pris contact avec l’association London Cycling Campaign, encore appelée LCC, afin d’obtenir son aide pour concevoir un programme de protection des cyclistes, dans le contexte de notre demande de financement », explique Matthew Howie, responsable des risques à l’échelle des dépôts, RATP Dev London. « Nous avons souhaité travailler en collaboration avec LCC, car l’association est présente à Londres et engagée en faveur de la priorité du maire de réduire de 65 % d’ici 2022 le nombre de tués et de blessés graves sur les routes de la capitale, l’objectif étant qu’il n’y ait plus aucun décès mettant en cause un bus à l’horizon 2030, dans le cadre d’une stratégie globale pour 2041. »

Les équipes ont privilégié une méthode normalisée de diminution des accidents : le modèle des Défenseurs des cyclistes et des piétons. Ils ont recensé les difficultés de la cohabitation entre véhicules, cyclistes et piétons, nommé un Défenseur par dépôt avec pour double mission de mettre en place des sessions de sensibilisation et d’intégrer ces enjeux de sécurité dans la communication, les politiques et procédures de l’entreprise, ainsi que les évaluations de risques. Ils ont organisé des formations pour les chauffeurs et défini des axes pour changer en profondeur la culture de la conduite. « Pour l’heure, nous n’avons pas de modules de sensibilisation aux risques routiers à vélo. C’est une démarche tout à fait nouvelle. »

 

Sur la route du succès

Une fois le financement accordé par TfL, les chauffeurs des trois dépôts du Sud-ouest londonien – Tolworth, Epsom et Fulwell – ont participé à cinq sessions de formation articulées autour de séances interactives en présentiel et sur le terrain afin de faire l’expérience des situations à risque. Le débriefing de ces sorties a débouché sur la définition d’un plan d’action à destination des chauffeurs. Les retours sont positifs, la majorité des chauffeurs affirmant que les acquis de ces sessions leur seraient utiles dans leur mission. Pendant la durée du programme pilote, aucun chauffeur n’a connu d’accident impliquant un cycliste ou un piéton. « Certains n’étaient pas montés à vélo depuis dix ans. L’expérience a été révélatrice, les participants se sont retrouvés dans la peau des cyclistes ». Matthew Howie et ses collaborateurs ont aussi défini une nouvelle façon d’entretenir la prise de conscience des chauffeurs aux dangers de la route pour les cyclistes : « Nous nous attachons à promouvoir le vélo comme mode de transport pour se rendre au travail, et certains de nos chauffeurs sont désormais des cyclistes habituels. Notre action est donc bonne également pour la santé. » Si le projet de convertir le pilote en une formation diplômante se concrétise, il pourrait être déployé à l’ensemble de l’entreprise d’ici l’été. « Selon moi, nous observerons une baisse du nombre d’accidents l’année prochaine. Si le comportement des cyclistes et piétons reste imprévisible, la formation des chauffeurs est un atout majeur dans ce combat, car elle leur permet d’agir au mieux. Fournir les bons outils, c’est se donner une chance d’atteindre notre objectif. »