Les 138 skippers s’élancent pour la 12e édition de la Route du Rhum, cette célèbre transat entre Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) et Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). James Vineau nous raconte les coulisses de l’organisation du réseau de transports à cette occasion. 

La Route du Rhum est considérée comme la reine des courses transatlantiques en solitaire. Dites-nous James, comment se prépare-t-on à gérer une saga maritime de cette ampleur ? 

En effet, la Route du Rhum est un événement à la fois régional, national et mondial. Nous attendons sur ces 10 jours 2 millions de visiteurs dans une agglomération qui en compte 80 000 ! Face à un événement exceptionnel, il faut des mesures exceptionnelles. 

Nous avons recruté 70 personnes : 50 conducteurs et 20 agents sur le terrain pour assurer la bonne fluidité du service. Un exploit pour un événement qui a lieu pendant les vacances scolaires, que nous avons relevé haut la main grâce à notre partenariat avec la société de transports RD Breizh et la réactivité du réseau RATP Dev. 

Vu la notoriété de l’événement, nous avons eu la chance de recevoir des candidatures de partout en France. Des passionnés de voile, mais aussi des volontaires qui ont souhaité travailler pendant cette période de congés pour participer à cette aventure et à la réussite du projet. Une belle preuve de fierté d’appartenance à notre groupe et qui montre un autre visage du métier de conducteur. 

La première règle est donc d’anticiper un maximum le recrutement et la formation des conducteurs, l’adaptation du service et la sécurité sur place. 

Justement, quel impact cet événement a sur la gestion du réseau ? 

Il faut être clair : pendant la Route du Rhum, c’est comme si on lançait un nouveau réseau : on rajoute des véhicules supplémentaires, dont des véhicules articulés qui ont une capacité plus importante ; les lignes et les dessertes sont complétement modifiés ; il faut former les chauffeurs pour qu’ils s’approprient les nouveaux parcours, connaissent les rues et les arrêts etc… De même, l’activité nocturne est très soutenue, les navettes finissant à 3h du matin en cette période. 

Cela nécessite des encadrements supplémentaires pour que tout se déroule dans les meilleures conditions, avec un seul objectif prioritaire et partagé : garantir la sécurité des voyageurs et des conducteurs avec les autorités compétentes ! Que ce soit au niveau du déploiement du plan Vigipirate, la bonne information voyageurs pour les inciter à prendre le réseau de bus plutôt que leur véhicule, la gestion des bons gestes barrière pour éviter de générer un cluster Covid etc…

Un mot pour décrire les coulisses de cet événement ? 

Un événement festif et familial qui fait l’objet d’une mobilisation incroyable ! La Route du Rhum est magique dans le sens où elle apporte une parenthèse enchantée et fédératrice en ces temps bousculés.
Cela met du baume au cœur et les collègues de l’extérieurs qui ne travaillent pas à Saint-Malo, voient dans notre réseau des professionnels responsables, mobilisés qui contribuent à la réussite d’un événement majeur en assurant plus de 20% des déplacements sur toute la durée de la compétition. 

Est-ce que tu supportes un skipper en particulier ? 

On supporte tous les skippers et on souhaite que tous arrivent à bon port !
On a la chance d’être au cœur du départ de cette compétition donc impossible d’avoir un favori. On ira tous les encourager à la Pointe du Grouin à Cancale pour le grand départ.