Soumise au plus grand nombre d’aléas extérieurs, la sécurité routière est par nature la plus complexe à renforcer. Raison pour laquelle elle se trouve sur tous les fronts des préventions de RATP Dev

Un piéton qui traverse, une voiture qui franchit un feu rouge, un sanglier qui passe… Dès lors qu’il s’organise sur une voie publique ouverte aux autres usagers, le risque zéro n’existe pas en matière de transport. On est loin, pour autant, chez RATP Dev, de laisser la question à la seule bienveillance du destin. Si le renforcement de la sécurité ferroviaire a été le premier à concentrer les attentions, l’amélioration de la sécurité routière fait désormais l’objet de nombreuses actions au sein de l’entreprise.

Aux yeux de Sofia Chami, Responsable Sécurité Ferroviaire et Routière, trois mesures ou dispositifs illustrent particulièrement le pilotage du sujet par RATP Dev au niveau  Corporate: les bilans de sécurité routière, le contrôle interne et le Safety Committee. « Dans les bilans de sécurité routière, explique-t-elle, on demande aujourd’hui aux filiales de faire remonter les indicateurs de sécurité sur une base annuelle pour assurer un suivi centralisé alors qu’il se faisait jusque-là au niveau des directions de pays ou des BU. D’autre part, le contrôle interne, aligné sur la démarche du Groupe RATP, vise à mesurer la qualité des contrôles opérés au sein de chaque filiale : visites médicales, maintenance, temps de travail (…), tous les sujets qui peuvent impacter la sécurité routière.  Le Safety Committee, enfin, regroupe les experts sécurité. Son objectif est de permettre l’échange d’expériences entre filiales. Parce que de nombreuses initiatives locales ont tout à gagner à être partagées… »

 

Tout le monde doit être exemplaire !

« La particularité de la route est qu’elle n’est pas un système clos, souligne Georges Despaigne, Directeur adjoint Business Unit France Suisse de RATP Dev. On ne peut pas garantir 100% de sécurité puisqu’on est parfois en position de subir plus que d’agir… Dès qu’il y a un enjeu de sécurité néanmoins, la politique de l’entreprise lui accorde la priorité. C’est une règle : tout le monde doit être exemplaire là-dessus ! » Trois axes de travail apparaissent ainsi comme des périmètres permanents d’attention. Au premier rang de ceux-ci, l’aspect managérial est considéré avec la plus haute importance. « On reste en prise à l’erreur humaine, poursuit Georges Despaigne. Les phénomènes humains très bien identifiés (absence de vision, défaut d’anticipation, manque de concentration, excès de vitesse…) sont relativement peu compensables par des outils techniques, même si on voit naître des systèmes de détection d’endormissement. » RATP Dev met donc l’humain en première place dans la problématique de sécurité et souligne le rôle du management. Les outils de suivi de risque et de sinistralité apportent, dans ce cadre, des éclairages à ceux qui pilotent ; ils les aident à identifier les risques spécifiques à chaque filiale. Mais le regard sécurité descend jusque dans l’organisation du travail : si les cadences sont telles qu’elles fatiguent les conducteurs, cela peut aussi créer des risques…

 

Au-delà de la réglementation

Les questionnements vont au-delà de la pure réglementation. Il s’agit de mettre en place des contrôles, comme on l’a évoqué, mais également d’organiser du coaching personnalisé, de détecter et apporter des réponses aux pratiques et aux gestes nuisibles, aux comportements accidentogènes (vitesse, alcool, stupéfiants, fatigue, mais aussi relations clients qui peuvent compromettre la qualité de conduite). Afin de sensibiliser tous les publics au sujet, RATP Dev et ses collaborateurs parlent sécurité à l’intérieur des entreprises, dans la presse et mènent des actions locales.

Un deuxième axe de travail fondamental concerne la sphère technique, c’est à dire les véhicules, leur maintenance et tout ce qu’on peut faire techniquement pour se prémunir de la survenue d’un certain nombre de problèmes. « En matière de maintenance, résume Georges Despaigne, le geste-métier porte des vies. Il faut que ce soit parfait ! ». RATP Dev organise ainsi une sorte de sanctuarisation de la sécurité à l’intérieur de la maintenance. Dès qu’un organe sensible est touché, le maximum de traçabilité est requis pour mieux responsabiliser celui qui agit, qu’il soit mécanicien ou contrôleur.

 

Une vision plus proche des réalités

Le troisième axe permanent, enfin, opère sur l’environnement technique et politique entourant les BU ou filiales.  « Il y est question, explicite le Directeur adjoint de la BU France - Suisse, de la façon dont on discute avec les gestionnaires de la voierie qui sont souvent nos donneurs d’ordre et avec qui on doit nouer des partenariats pour aménager les endroits où on passe. On a une responsabilité sociale d’une certaine façon, on est partenaires de nos autorités organisatrices. On travaille avec eux sur la survenance et l’occurrence de l’accident en leur apportant un niveau de connaissance qu’ils n’ont pas forcément. Cela dépasse l’aspect conduite et c’est un sujet collectif. Arriver à communiquer là-dessus et montrer que RATP Dev a une vision à la fois plus large et plus proche des réalités que d’autres opérateurs de transports peut aussi faire la différence, estime-t-il. La sécurité n’est pas un sujet qui peut se régler avec les seules nouvelles technologies. »

 

Prévoir, innover, sensibiliser

L’innovation, cependant, est aussi dans l’ADN de l’entreprise. Avec Drive2zero, la filiale nord-américaine du groupe vient de mettre au point un outil novateur dans l’utilisation de la technologie pour l’analyse et la gestion des dangers avant que les incidents ne surviennent. « L'industrie a tendance à se concentrer sur la réaction aux accidents plutôt que de comprendre et de gérer les risques de manière proactive, avant qu’ils ne génèrent lesdits accidents, analyse Michael Anderson, vice-président en charge de la sécurité RATP Dev USA. Drive2zero fournit la structure, la culture et la technologie pour anticiper. »

Des recherches sont menées partout. RATP Dev a, par exemple, remporté l’an dernier un concours à Londres, qui lui a permis de décrocher le financement par l’autorité organisatrice de trois expérimentations renforçant la sécurité routière : un détecteur d’endormissement et de distraction, des tests psychotechniques visant à repérer les conducteurs à risque, et une campagne de prévention à l’adresse des piétons et des cyclistes.

Internes ou externes, les opérations relatives à la sensibilisation aux risques routiers prennent des formes nouvelles et variées. Une journée sécurité imaginée au sein des filiales de la BU France, se développe désormais à l’étranger. Reposant sur des animations ludiques et interactives (voitures-tonneaux ou bus se renversant, sièges brusquement stoppés, lunettes simulant l’alcoolémie ou la fatigue…), elle rend concrète l’approche des questions de sécurité. Aussi active à l’interne qu’à l’externe, RATP Dev a également été sponsor Silver du premier forum Africain de la sécurité routière qui s’est tenu à Marrakech les 13, 14 et 15 novembre derniers… Bref, la bataille est sur tous les fronts !