RATP Dev revient sur ChronoZone, son outil d’aide à la restructuration de transports. Tahmina Amin-Nawabi, sa conceptrice et responsable restructuration de l’offre transport à RATP Dev, décrypte cette méthode unique sur le marché.

Une application aux services des objectifs des autorités organisatrices 

D’abord,  ce que ChronoZone n’est pas : un énième modèle mathématique ! « Même s ‘il comporte beaucoup de science –il est issu d’une longue recherche sur les facteurs influençant les comportements de mobilité, sur l’état de l’art méthodologique de la conception de réseau de transport et d’un développement informatique réalisé par notre partenaire Systra avec les meilleures techniques actuellement disponibles- Mais c’est une application web qui sert avant tout au dialogue et à la communication des forces de nos offres à des non-experts dès qu’une question de restructuration des lignes régulières apparaît. Que ce soit pour relancer un réseau en perte d’attractivité, adapter des dessertes obsolètes ou encore optimiser des ressources en fonction des besoins », explique en préambule Tahmina Amin-Nawabi.  « En développement depuis deux ans, ChronoZone met en scène  l’amélioration ou à contrario la dégradation d’une offre de transport en direct, devant le client, avec le calcul immédiat des impacts sur la desserte des voyageurs et les coûts d’exploitation. Il démontre ainsi la valeur ajoutée de nos restructurations de réseau de transport à nos interlocuteurs experts et non-experts. Il répond à deux simples questions : le réseau est-il mieux ou moins bien après modification ? Et en quoi est-il meilleur ou moins bon, est-ce le coût ou la qualité de l’offre ou bien un équilibre entre les deux ? Et ce en calculant des indicateurs de performance (KPI) par OD, par ligne et pour tout le réseau pour un jour-type ou un horaire type. Les sont de trois nature : KPI d’offre (fréquence de passage, temps de parcours, nombre de correspondances, couverture spatiale), KPI de demande (population, emplois, nombre de voyageurs potentiels) et KPI de coûts (nombre de véhicules en heure de pointe, kilomètres et heures commerciales, coûts d’exploitation). » 

La méthode de la « page blanche »

L’une des grandes originalités de l’outil est de pouvoir faire table rase de l’existant, c’est la « méthode page blanche », qui consiste à supprimer entièrement le réseau de transport existant sur un territoire et de repartir de zéro, d’une page blanche, sur laquelle on fait apparaître les données des besoins de déplacement des habitants (population, emplois, pôles générateurs de trafic, nombre de voyageurs potentiels, etc.). Puis l’expert peut tracer des lignes de KPI d’offre, de demande et de coûts obtenus par ces restructurations de l’offre à la volée avec la possibilité de revenir en arrière, corriger, créer autant de scénarios que voulus, tracer des lignes en quelques secondes, tester la qualité de l’offre sur un nombre illimité d’OD. Bref, tout ce qui est fastidieux, chronophage, voire impossible à faire manuellement ou avec les outils classiques du métier, ChronoZone le fait en quelques minutes, d’où le gain de temps considérable en plus du gain de compétence. 

Une analyse d’une limpidité inégalée

Que ce soit lors des appels d’offres pour gagner de nouveaux marchés ou  en cours de contrat, techniciens, décideurs et élus ont alors sous leurs yeux une comparaison visuelle et chiffrée de différents scénarios, des différences entre ces scénarios et de la valeur ajoutée de chacun: l’interface leur montre « en direct » l’ impact de tel ou tel arbitrage et choix de trajet des lignes de transport, de fréquence de passage, de mode de transport, de suppression ou création de services, etc.

+7% de voyageurs à Annemasse en 2016, juste après la restructuration du réseau avec ChronoZone 

Déployé lors de l’appel d’offres d’Annemasse, réseau opéré par RATP Dev depuis 2002, ChronoZone a permis de répondre aux attentes des élus et des voyageurs, en repensant l’ensemble du réseau TAC pour le rendre plus performant en démontrant que l’optimisation des CEVA, du tramway 12 de Genève et du BHNS Tango d’Annemasse.